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Des étudiants autochtones en génie contribuent à l’essor de leur collectivité

La formation dans des laboratoires de pointe encourage les étudiants autochtones à étudier en génie, un domaine spécialisé d’une importance vitale pour les collectivités qui gèrent des ressources naturelles
Par
Colleen Seto
Établissement(s)
Queen's University
Province(s)
Ontario
Sujet(s)
Génie civil
Vue du dessus d'une personne portant un chapeau de chantier jaune est penchée sur un plan de bâtiments posé sur une table en bois.

Ingénieur d’ascendance mohawk, Mark Green comprend parfaitement l’importance d’attirer les jeunes Autochtones vers le génie. « Il est absolument essentiel d’avoir des ingénieurs autochtones. Certaines entreprises veulent utiliser les ressources des territoires autochtones ou y avoir accès. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour que cela se réalise. Ces collectivités doivent donc renforcer leurs capacités en formant leurs propres ingénieurs », explique-t-il.

Malgré le rôle grandissant des communautés autochtones dans la gestion des ressources naturelles du Canada, les ingénieurs autochtones demeurent peu nombreux. Pourtant, ils pourraient avoir une incidence concrète et bénéfique sur les conditions de vie dans de nombreuses communautés.

C’est dans cette optique que M. Green a contribué à l’élaboration d’un programme pour faciliter l’accès des Autochtones aux études en génie à l’Université Queen’s, où il est professeur et vice-doyen du département de génie civil. Combiné aux subventions octroyées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie par le programme CREATE Sustainable Engineering in Remote Areas, ce programme donne aux étudiants autochtones l’occasion d’apprendre auprès de chercheurs chevronnés – comme M. Green.

La recherche comme outil de développement de l’esprit critique

M. Green espère que son mentorat saura susciter de l’intérêt pour le génie et particulièrement pour la recherche. « La recherche permet d’acquérir cet esprit critique essentiel pour comprendre les motifs des décisions d’ingénierie, explique-t-il. Même si les étudiants ne deviennent pas chercheurs, quand ils seront sur le marché du travail, ils seront mieux informés et auront peut-être davantage le réflexe de se tourner vers un chercheur pour résoudre un problème, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles avenues de recherche utiles au-delà du laboratoire. »

Ces programmes de formation permettent à des étudiants autochtones de mener des travaux dans des installations de pointe, comme le laboratoire d’ouvrages de génie civil de l’Université Queen’s, qui est financé par la FCI. M. Green y utilise un simulateur de pointe pour examiner la performance des structures en béton et des polymères renforcés par des fibres dans un incendie ou un climat froid. Il travaille aussi sur des matériaux de construction durables pour les communautés autochtones.

Apprentissage pratique, connaissances pratiques

Alors étudiant, Haven Moses, membre des Six Nations de la rivière Grand, dans le Sud de l’Ontario, a pu travailler directement avec M. Green au laboratoire d’ouvrages de génie civil. « J’ai acquis beaucoup d’expérience pratique dans les applications du génie civil, dit-il. Le programme m’a fait découvrir de nombreuses contraintes de construction qui peuvent être présentes dans les communautés autochtones nordiques. »

Ses études à l’Université Queen’s lui ont permis de poser des questions et de tisser des liens. Mordu de science à l’esprit créatif, M. Moses a trouvé sa vocation.

Diplômé en 2015, il est maintenant ingénieur en formation chez Neegan Burnside, une firme d’ingénierie et de services environnementaux d’Ontario détenue majoritairement par des Autochtones, qui collabore avec des groupes autochtones sur des projets allant de la gestion des eaux usées aux évaluations environnementales.

Les compétences en relations interpersonnelles, aussi importantes que les compétences techniques

« Haven était très débrouillard au labo, et il contribuait à mettre de l’avant les bonnes pratiques de collaboration avec les communautés autochtones, indique M. Green. Il excelle dans tout ce qui touche aux applications pratiques, mais s’il est précieux aux yeux de son employeur, c’est aussi à cause de son entregent. »

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M. Green dit que l’importance des programmes qui aident les étudiants à développer un vaste éventail de compétences ne peut être surestimée. « Pour les étudiants, la synergie créée par le financement combiné du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et de la FCI crée de meilleurs débouchés et de meilleures formations dans un milieu d’enseignement hors pair. »

Au bout du compte, les compétences acquises contribuent à la réussite des projets d’ingénierie et jouent un rôle essentiel dans le développement communautaire. « De nombreux ingénieurs travaillent avec des communautés autochtones ou alors en territoire autochtone. Ils doivent d’abord et avant tout le reconnaître, rappelle M. Green. Il faut faire plus que le strict minimum requis par la loi et travailler véritablement en collaboration, et non en simple consultation. C’est un pas de géant vers la réconciliation. »