Bâtir la prospérité en renforçant la sécurité alimentaire

Une nouvelle solution agricole en vue de lutter contre les phytopathogènes

Chaque année, jusqu’à 30 pour cent des récoltes sont perdues dans le monde entier en raison de maladies qui auraient pu être évitées. Souvent, ces pertes sont attribuables au fait que les agriculteurs et agricultrices ne disposent pas des moyens nécessaires pour pouvoir détecter les phytopathogènes avec précision et à moindre coût avant que la maladie ne se propage.

Or, ce problème met non seulement en péril les moyens de subsistance des exploitations agricoles, mais il compromet également la sécurité alimentaire de milliards de personnes. Tayab Soomro propose donc une solution qui consiste en un système abordable et facile à utiliser permettant de détecter rapidement les maladies.

Nous avons reçu d’importantes contributions gouvernementales afin de démarrer ce projet, alors que certains de nos homologues d’autres régions du monde ne bénéficient pas de ce soutien initial. »

Une technologie d’alerte précoce qui favorise la prospérité des agriculteurs et agricultrices

PathoScan (en anglais seulement), l’entreprise de Tayab Soomro établie à Saskatoon, a mis au point un système portable appelé « PathoBox ». De la taille d’une boîte à chaussures, il conjugue des techniques de pointe d’amplification de l’ADN et d’intelligence artificielle afin de détecter les maladies des cultures directement dans les champs. Grâce à PathoBox, les agriculteurs et agricultrices peuvent tester tout type de culture et obtenir des résultats de qualité professionnelle en seulement 30 minutes, ce qui représente une grande amélioration par rapport aux tests traditionnels qui doivent être envoyés à un laboratoire et dont l’obtention des résultats peut prendre jusqu’à deux semaines.

« Pour certains pathogènes fongiques, tels que la pourriture sclérotique du canola, trois jours suffisent à la propagation de la maladie si aucun traitement n’est appliqué », explique Tayab Soomro. Également appelée « moisissures blanches », la pourriture sclérotique est la maladie du canola la plus dévastatrice au Canada.

Créée en mars 2023, l’entreprise a rapidement pris son essor grâce à des essais menés sur le terrain. En effet, plus d’une centaine de tests ont été réalisés de ses débuts jusqu’à l’été 2025, produisant des résultats positifs tant dans les champs qu’en serre.

En mars 2024, PathoScan a officiellement lancé son plan d’essai sur le terrain, en entrant en contact avec des agriculteurs et agricultrices d’un bout à l’autre de la Saskatchewan. À l’heure actuelle, l’entreprise continue d’affiner sa communication-produit et projette d’étendre les régions d’essai à l’ensemble du Canada. Elle souhaite également recruter des conseillers et conseillères en vue d’augmenter sa production et de conquérir de nouveaux marchés.

Transformer l’apprentissage effectué en laboratoire en compétences commercialisables

Tayab Soomro s’inspire en partie des travaux qu’il a menés à l’Institut de génomique comparative (en anglais seulement) de l’Université Dalhousie dans le cadre de sa maîtrise en sciences agronomiques. Dans ce laboratoire financé par la FCI, il a analysé des pommes provenant d’un verger cultivé par le laboratoire au cours de la décennie précédente afin de déterminer la génétique à l’origine des caractéristiques recherchées pour la production de ces fruits, et ce, en vue de pouvoir les commercialiser. 

« Cette expérience m’a vraiment aidé à acquérir des habiletés entrepreneuriales, telles que la présentation du produit et la planification des affaires », affirme-t-il.

Selon Tayab Soomro, si le Canada se démarque dans le domaine des sciences agronomiques en ce qui a trait à l’amélioration des rendements agricoles, il doit toutefois redoubler d’efforts afin de transposer les connaissances scientifiques du laboratoire au champ. Son entreprise, qui est sur le point de commercialiser sa technologie, entend bien y parvenir, et même, aller encore plus loin. Alors que PathoScan peut se définir à l’heure actuelle comme une entreprise de données à l’intention des agriculteurs et agricultrices, le chercheur précise qu’elle prévoit également offrir encore plus de renseignements sur la progression des maladies en intégrant des données sur la situation météorologique, comme la sécheresse, la grêle et les inondations, tout en proposant des solutions afin d’améliorer la résistance des cultures à de telles calamités.

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