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Transporter de précieuses cargaisons vers le Grand Nord

Des chercheurs de l'Université d'Ottawa mettent au point des moyens plus surs et moins couteux d'acheminer des produits essentiels dans les régions éloignées
Établissement(s)
Université d'Ottawa
Province(s)
Ontario
Sujet(s)
Intelligence artificielle
Vue arrière d’un avion sur un sol enneigé.

Les collectivités éloignées qui comptent sur la livraison de produits de première nécessité, comme la nourriture et le carburant, sont à la merci des intempéries et des couts élevés. Pour les collectivités du Nord du Canada, par exemple, une tempête hivernale peut paralyser l'approvisionnement venant du Sud de façon indéterminée pendant que les pilotes attendent des conditions de vol sures.

Professeur en ingénierie à l'Université d'Ottawa, Wail Gueaieb cherche un moyen de réduire le cout et d'accroitre la sécurité du transport aérien de nourriture dans ces régions. La solution à ces deux problèmes? Se débarrasser du pilote et des couts élevés d’entretien des avions.

Le professeur Gueaieb et son équipe ont construit un prototype d'avion-cargo sans pilote pouvant transporter plus de 220 kilogrammes de marchandises et les larguer au-dessus de n'importe quel terrain plat. Ces véhicules aériens sans pilote peuvent voler malgré les intempéries, sans mettre à risque une vie humaine. De plus, comme ils coutent beaucoup chers à construire qu’un avion cargo, le risque financier associé à la perte d'un tel véhicule dans une tempête est relativement faible.

Ce qui fait la force de cette innovation, c'est le logiciel qui la propulse. En effet, on ne parle pas ici de pilotage automatique le long d'une trajectoire de vol préprogrammée. Grâce à l'intelligence artificielle, ces véhicules s'adaptent à des conditions climatiques inattendues, à la présence d'obstacles comme un hélicoptère ou un groupe d'oiseaux, et même aux vents de dos pour économiser du carburant. Tout cela sans intervention humaine.

Les chercheurs se sont associés à une entreprise d'Ottawa pour commercialiser la technologie qui, selon eux, pourrait aussi desservir notamment des collectivités éloignées du Brésil ou dans certaines régions en Afrique.

Pour Wail Gueaieb, cependant, les retombées potentielles les plus importantes sont celles qui amélioreront la sécurité alimentaire dans le Grand Nord canadien. La difficulté de livraison par mauvais temps est l'un des facteurs qui expliquent le cout exorbitant des aliments dans le Nord - le prix d'un chou pouvant atteindre 29 dollars. « Nous espérons réduire ce cout de moitié », affirme Wail Gueaieb.