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Une fouille de l’écume pour sauver un lac valant des millions

Enrayer la prolifération d’algues toxiques dans le lac Nipissing est essentiel pour protéger les industries locales qui dépendent de lui.
Par
Josh Martin
Établissement(s)
Nipissing University
Province(s)
Ontario
Sujet(s)
Environnement
Image de Regan Thompson tenant un poisson (un bar probablement) avec ses deux mains.

En aout dernier, le service local de santé de North Bay, en Ontario, a signalé qu’une autre prolifération d’algues toxiques avait été observée dans la baie Callander du lac Nipissing, une aire récréative populaire du côté Est du lac. Pour beaucoup de personnes près de la zone touchée, cela signifiait qu’il fallait garder les robinets fermés et y penser à deux fois avant de manger le doré pêché le matin même.

« Le lac Nipissing injecte chaque année environ 100 millions de dollars dans l’économie de l’Ontario.  »

Les algues produisent une toxine qui peut contaminer l’eau potable et s’accumuler dans les organes et la chair des poissons, les rendant dangereux à consommer. D’ailleurs, l’écume bactérienne ne constitue pas qu’un problème de santé, particulièrement pour les nombreuses entreprises locales qui dépendent du lac. Selon Regan Thompson, guide professionnel de pêche et propriétaire du Mashkinonje Lodge du lac Nipissing : J’évite complètement certaines zones. Il est certain que cela a des conséquences sur le chiffre d’affaires.

Ces conséquences s’accumulent. Site de pêche de la Première nation de Nipissing et destination privilégiée pour les plaisanciers, les propriétaires de chalet et les pêcheurs sportifs, le lac Nipissing injecte chaque année environ 100 millions de dollars dans l’économie de l’Ontario.

La prolifération d’algues a progressivement augmenté dans la région pendant plus de vingt ans, notamment en raison du ruissèlement du surplus d’engrais des terres agricoles et du réchauffement de l’air et de l’eau. Pour mieux comprendre les conditions favorisant la prolifération d’algues dans le lac Nipissing, des chercheurs de la Nipissing University utilisent des bouées de mesure et des capteurs financés par la FCI afin de recueillir des données précieuses expliquant comment et pourquoi elles se forment. Les stations de surveillance ont recueilli des données toutes les cinq minutes pendant près de cinq ans, produisant une tonne de données sur la température de l’eau, les conditions météorologiques, les concentrations de phosphore et d’autres facteurs susceptibles de contribuer à la prolifération des algues. Cela donnera des connaissances essentielles pour mieux lutter contre cette prolifération.

Personne ne souhaite avoir des proliférations d’algues. Si nous pouvons lutter contre celles-ci et peut-être même les éliminer, ce serait incroyable, mentionne M. Thompson.

Crédit photo : Captured Seconds - Adam Dudzinski