[RYAN STEVENSON] Pour recevoir un diagnostic d’autisme, les enfants doivent présenter des difficultés de deux ordres. La première catégorie se rapporte aux problèmes de communication sociale alors que la seconde regroupe les intérêts restreints et les comportements répétitifs.
Beaucoup d’enfants autistes ont un champ d’intérêt très restreint. Les trains sont un sujet d’intérêt fréquent. Par exemple, un enfant autiste sera capable de réciter l’horaire complet du métro de New York ou des choses du genre. Cet intérêt très marqué se fait au détriment d’autres éléments de leur vie auxquels ils pourraient ou devraient s’intéresser.
Et puis, il y a les comportements répétitifs, souvent appelés autostimulation : battre des mains, agiter ses doigts devant ses yeux, se balancer ou se frotter les bras.
Les données nombreuses recueillies non seulement au cours d’expériences, mais aussi auprès d’autistes possédant des capacités langagières pour expliquer pourquoi ils posent ces gestes nous apprennent que ces comportements visent à maîtriser les stimuli sensoriels.
Par exemple, si vous êtes hypersensible à la lumière et aux sons, et qu’au lieu de percevoir mon visage et ma voix comme un tout, ces éléments suscitent chez vous des perceptions multiples distinctes, vous vous retrouvez plongé dans un monde trop intense.
Les comportements répétitifs – ou autostimulation – permettent de réduire ce monde sensoriel trop intense. Ce geste répétitif et fiable, que vous maîtrisez et prévisible, vous permet d’atténuer le monde extérieur.
Une grande partie de la recherche menée sur l’autisme, même jusque dans les années 1980 et 1990, portait principalement sur les aptitudes plus graves de la maladie comme la communication sociale et la théorie de l’esprit.
C’est seulement vers la fin des années 1990 et au début des années 2000 qu’on a commencé à étudier ce qu’on appelle les aptitudes moins graves chez l’autiste, dont l’intégration sensorielle.
Aujourd’hui, plusieurs recherches sont consacrées aux répercussions de ces difficultés moindres d’intégration sensorielle sur les aptitudes graves associées généralement davantage à l’autisme, comme les intérêts restreints, les comportements répétitifs et les habiletés sociales.