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Changement de cap par rapport aux maladies du cerveau comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson

Des chercheurs canadiens établissent des liens entre le système immunitaire et les maladies du cerveau, afin de mettre au point de meilleurs traitements pour soigner les troubles neurologiques.
Par
Sharon Oosthoek
Établissement(s)
Baycrest Centre for Geriatric Care
Centre for Addiction and Mental Health (CAMH)
Université de Toronto
The Hospital for Sick Children
Sunnybrook Health Sciences Centre
Province(s)
Ontario
Sujet(s)
Neurosciences
Image numérique d’un cerveau humain

Plus de quatre millions de Canadiennes et de Canadiens souffrent de maladies du cerveau comme la démence, la maladie de Parkinson, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques et les troubles mentaux. Et pourtant, les recherches sur les traitements progressent à une telle lenteur que les frustrations elles, augmentent. Le problème? Selon Jen Gommerman, immunologue à l’Université de Toronto, c’est que ce ne sont pas seulement des maladies du cerveau; ces maladies touchent le corps tout entier.

« Il devient évident qu’elles ont un élément en commun, à savoir le système immunitaire, précise la spécialiste. En effet, le système immunitaire vit dans toutes les parties du corps et il est guidé par des facteurs environnementaux, par exemple le microbiome intestinal et le mode de vie. »

L’union fait la force

Ce projet est une collaboration entre les organismes de recherche en santé de Toronto suivants :

Adopter une vision plus globale pour trouver l’origine des maladies du cerveau

Selon Mme Gommerman, un déraillement dans notre environnement fait réagir notre système immunitaire, ce qui risque d’avoir des effets dévastateurs sur le cerveau. Si nous voulons comprendre ces effets pour les éliminer ou les renverser, nous devons aborder la situation dans son ensemble.

On recourt généralement à l’imagerie pour étudier la structure du cerveau lorsqu’une maladie du cerveau a été détectée. Mais toute technique utilisée isolément ne fournit qu’un instantané d’un trouble neurologique et risque d’induire en erreur.

« Disons que vous observez que la cellule X semble très représentée dans les tissus malades, mais pas dans les tissus sains, explique-t-elle. Cette cellule a-t-elle cependant un lien réel avec la maladie? Peut-être que oui, peut-être que non. Il faut approfondir l’examen pour découvrir la source de la maladie. »

Trouver de nouvelles voies de traitement à l’intérieur des neurones et des cellules immunitaires

C’est ce constat qui a mené Jen Gommerman et son collègue, expert en imagerie biomédicale du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, Kullervo Hynynen, à codiriger un projet qui étudiera non seulement la structure du cerveau, mais aussi les cellules, les gènes et les protéines sous-jacents de ces cellules. Les chercheurs pourront ainsi mieux comprendre le fonctionnement du cerveau en lien avec d’autres systèmes du corps, comme le système immunitaire, et les façons dont ces interactions peuvent être endommagées.

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« La nouvelle infrastructure du projet comprend un appareil d’IRM surpuissant – l’un des trois seuls au Canada – qui peut révéler en haute résolution les dommages causés par diverses maladies », souligne M. Hynynen. Contrairement aux appareils d’IRM standard, il peut détecter de minuscules tumeurs et les premières plaques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer sur les cellules cérébrales. Il produit également une image très détaillée des réseaux de fibres du cerveau, présentant aux chirurgiens des cibles plus précises que jamais.

« Cet appareil permet entre autres des interventions cérébrales non invasives extrêmement justes et à des endroits précis, avec des ultrasons pour atténuer les tremblements », poursuit M. Hynynen.

La nouvelle infrastructure de l’équipe comprend également un séquenceur d’ARN unicellulaire pour examiner les types de gènes exprimés par les neurones et les cellules immunitaires du cerveau.

Ces recherches pourraient mener à des percées très importantes. « Si nous pouvons trouver quelles cellules s’expriment, ce seront des cibles potentiellement thérapeutiques », affirme Mme Gommerman.

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