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Le fléau qui frappe les régions côtières

Sous l’effet des changements climatiques, le littoral de l’Île-du-Prince-Édouard est en proie à une forte érosion. À l’heure actuelle, une équipe de recherche s’apprête à concevoir un système sophistiqué de surveillance et de modélisation des risques afin d’éviter que les côtes de l’île continuent de perdre du terrain, emportées par la mer.
Par
Monique Roy
Établissement(s)
University of Prince Edward Island
Province(s)
Île-du-Prince-Édouard
Sujet(s)
Nature
Sciences de la terre
Chalets dégradés par les intempéries le long de la côte de l’Île-du-Prince-Édouard qui a été fortement érodée par l’ouragan Fiona.

L’Île-du-Prince-Édouard se rétrécit plus rapidement que prévu, son littoral reculant en moyenne de 30 centimètres par année. Or, il y a cinq ans à peine, cette moyenne se chiffrait à 28 centimètres. Récemment, certaines parties de l’île ont même perdu jusqu’à cinq mètres de côte en une seule année.

Accélérée par les fortes précipitations, les ondes de tempête et l’élévation du niveau de la mer, lesquelles sont engendrées par les changements climatiques, cette perte spectaculaire de masse continentale confère une dimension urgente aux travaux de recherche menés par Xander Wang.

Professeur à l’École des changements climatiques et de l’adaptation de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (en anglais seulement) et directeur du laboratoire en intelligence climatique, Xander Wang axe ses travaux de recherche sur les moyens de protéger l’île contre une érosion côtière importante et d’accroître la résilience des collectivités face à la situation. C’est d’ailleurs l’une des principales préoccupations des insulaires, surtout depuis que l’ouragan Fiona a redessiné une grande partie du littoral sablonneux de l’Île-du-Prince-Édouard en septembre 2022, dégradant environ 5 pour cent de la couverture terrestre du rivage en l’espace de quelques heures.

Photo prise à l’Île-du-Prince-Édouard d’un groupe de personnes posant devant une immense formation rocheuse de couleur rouge ayant la forme d’une tasse et de sa soucoupe; en arrière-plan se trouve l’océan.

Grâce à un nouveau financement du Fonds d’innovation de la Fondation canadienne pour l'innovation, Xander Wang et son équipe de recherche élaboreront un système de surveillance et de modélisation des aléas côtiers et des risques d’inondation qui sera utile à l’échelle de la province. Des mesures de protection des côtes seront également mises à l’essai, allant de solutions naturelles (comme la végétalisation) à des solutions techniques (comme l’édification de digues). Le projet prévoit également l’installation de caméras à 360 degrés permettant de suivre les tempêtes en temps réel, ainsi qu’une installation intérieure servant à tester des mesures de protection dans un milieu côtier simulé, de sorte qu’il s’agirait d’un système unique en son genre au Canada.

« À l’heure actuelle, on ne procède pas systématiquement à des essais, explique le chercheur. On ne se rend peut-être pas compte que le fait d’importer des roches dures en provenance d’autres provinces pour aménager des berges résistantes à l’érosion aura une incidence à long terme ni du fait que, dans le cas de certains terrains, les solutions naturelles sont inefficaces. Nous devons absolument proposer des solutions fondées sur des données scientifiques de manière à permettre une prise de décision éclairée. »

Selon le chercheur, il est primordial de nous préparer en vue de l’évolution du littoral de l’Île-du-Prince-Édouard. Son équipe étudiera les meilleurs moyens de protéger les maisons riveraines existantes et les infrastructures essentielles, telles que les ports. Elle élaborera aussi des lignes directrices quant à de futurs aménagements et mesures d’adaptation à long terme pour les zones vulnérables, à l’intention des responsables politiques et des insulaires.

Bannière verte promouvant la campagne "Prêts pour un monde en mutation" de la FCI.

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