Balado

Le cARNet de vaccination

Anna Blakney souhaite faire connaître le pouvoir bénéfique des vaccins à ARN messager au monde entier. Elle utilise TikTok pour publier des faits scientifiques et défaire de fausses croyances.
Établissement(s)
The University of British Columbia
Province(s)
Colombie-Britannique
Sujet(s)
Génie
Génie biomédecine
Le Dre Anna Blakney, de l'Université de la Colombie-Britannique, pose pour la photo.

Pour beaucoup, les vaccins à ARN messager semblent avoir surgi de nulle part. Les curieux et les hésitants se sont demandé comment un vaccin contre la COVID-19 avait pu être mis sur le marché aussi rapidement. En fait, les scientifiques travaillent sur des vaccins à ARN messager depuis plus de trois décennies. Écoutez l’histoire d'une pionnière des vaccins à ARN messager et celle d’Anna Blakney, chercheuse à l'Université de la Colombie-Britannique, qui voue à la première une grande admiration.

Ce balado est uniquement disponible en anglais.

Temps d'écoute : 26 minutes et 36 secondes

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Illustration vectorielle comprenant un assortiment d'éléments liés à la recherche et à la communication, divisés par des formes rectangulaires rouges, blanches et bleues. Les mots "10 000 expérimentations" sont écrits en noir sur un fond blanc croche.
Vous souhaitez entendre d'autres histoires de curiosité, de persévérance et de réussite de la part de chercheurs et de chercheuses du Canada?

Animateur :

Bienvenue au balado de la Fondation canadienne pour l’innovation.

(Musique d’ouverture)

Animateur :

Bonjour et bienvenue à 10,000 Ways, un balado consacré à la curiosité de la communauté de la recherche, à la science de pointe et aux joies de la découverte.

Mme Blakney :

Je m’appelle Anna Blakney. Je suis professeure adjointe à l’Université de la Colombie-Britannique, dans les Laboratoires Michael-Smith et l’École de génie biomédical. Comme bioingénieure, je m’intéresse aux thérapies et aux vaccins à ARN.

Animateur :

Le nom de ce balado signifie « 10 000 façons » et il est inspiré de Thomas Edison, qui n’aurait pas échoué, mais qui aurait trouvé 10 000 façons de faire qui ne fonctionnaient pas.

(Fin de la musique d’ouverture)

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Avec n’importe quel vaccin, le but est toujours d’entraîner le système immunitaire à reconnaître un agent pathogène étranger ou un virus. On y arrive en apprenant au système à reconnaître une protéine donnée. Et il y a toutes sortes de façons d’introduire cette protéine dans le corps : on pourrait utiliser le virus lui-même ou encore fabriquer la protéine en question, mais on va plutôt faire appel à l’ARN, qui va donner au corps du patient le code nécessaire pour fabriquer lui-même la protéine et ainsi entraîner son système immunitaire.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Et que signifie « ARN » exactement?

(Début d’un morceau de musique)

La plupart des gens savent, en grande partie à cause de la COVID-19, qu’il y a un lien entre ARN et vaccin, mais ce qu’ils ignorent peut-être, c’est que ce sigle signifie « acide ribonucléique » et désigne une macromolécule ou un polymère.

Une autre macromolécule qui a un nom très semblable à « ARN » est l’ADN, ou acide désoxyribonucléique. Il s’agit en quelque sorte du registre de tous les plans maîtres de notre génétique, qui ne quittent jamais le noyau cellulaire de leur architecte. Et l’ARN, c’est comme une copie des plans, que l’on utilise sur le chantier, à l’extérieur du noyau, pour générer des protéines qui vont combattre les agents pathogènes.

Mme Blakney :

L’ADN contient les instructions pour l’ensemble des actions qui peuvent avoir lieu dans les cellules. Il s’apparente à un disque dur. Les protéines, elles, sont les véritables molécules effectrices, et l’ARN est ce qui fait le pont entre l’ADN (contenant toutes les instructions) et les protéines. C’est le code qui permet de produire la protéine voulue, qui peut ensuite effectuer l’action.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Au début, la vaccination consistait à introduire dans le corps un virus affaibli ou mort pour déclencher une réponse immunitaire. Aujourd’hui, les vaccins à ARN permettent de déclencher une réponse semblable, mais sans introduire quelque forme de virus que ce soit dans l’organisme.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Ce qui me passionne le plus dans mes recherches ces temps-ci, c’est d’essayer de rendre les vaccins à ARN encore plus efficaces en utilisant une dose encore plus faible d’ARN. Si vous avez reçu un vaccin contre la COVID-19, vous avez très probablement ressenti des effets secondaires. On a de très belles données tirées d’essais cliniques qui démontrent que ces effets secondaires sont directement proportionnels à la dose d’ARN utilisée. On l’a observé quand Moderna a fait des essais en augmentant progressivement la dose jusqu’à 250 microgrammes et qu’il y a eu encore plus d’effets secondaires. Pour que les vaccins à ARN fonctionnent vraiment à l’avenir, et pas seulement contre la COVID, mais contre la grippe saisonnière et d’autres maladies infectieuses aussi, je crois qu’il faut vraiment réduire la dose d’ARN, et donc les effets secondaires.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Cette passion pour la science, Mme Blakney la tient de son père, qu’elle accompagnait lors des journées parents-enfants au travail.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

C’est vrai, je suis ingénieure chimiste de formation, tout comme mon père… Ça doit bien être de là que m’est venue l’idée!

Animateur :

Au secondaire, Mme Blakney a passé quatre jours dans un camp d’été parrainé par l’Université du Colorado, où son père a étudié. Elle y a assisté à toutes sortes de démonstrations techniques, mais c’est une présentation sur les polymères qui lui a véritablement donné le goût de la recherche.

Mme Blakney :

Pour être honnête, mon intérêt pour l’ingénierie vient vraiment de la recherche. J’aimais bien étudier l’ingénierie et en apprendre plus sur la science et les maths, mais c’est en commençant la recherche que j’y ai vraiment trouvé du plaisir. C’est là que j’ai compris comment je pouvais mettre la théorie en pratique, produire des résultats, mener des expériences et tester des choses. C’est là que c’est devenu super intéressant pour moi et que j’ai voulu m’y consacrer.

Animateur :

Après le secondaire, Mme Blakney a décroché un baccalauréat ès sciences en chimie et en génie biologique, puis un doctorat en bio-ingénierie de l’Université de Washington. Elle a poursuivi ses études avec une bourse de recherche à Londres et est maintenant professeure adjointe aux Laboratoires Michael-Smith et à l’École de génie biomédical de l’Université de la Colombie-Britannique.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Si son père a donné l’impulsion initiale à son parcours professionnel, d’autres ont par la suite nourri sa motivation et son inspiration.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Parmi les scientifiques que j’admire et à qui je pense beaucoup dernièrement (probablement à cause de la COVID-19), il y a le trio Katalin Karikó, Pieter Cullis et Drew Weissman. Ils ont fait des découvertes énormes dans les domaines de l’ARN et des nanoparticules lipidiques. L’histoire de Katalin Karikó est vraiment admirable selon moi… Elle a accompli tant de choses et obtenu tant de prix. Rien ne me fait plus plaisir que de voir qu’elle est reconnue pour tout le travail qu’elle a fait.

Animateur :

Pieter Cullis, de l’Université de la Colombie-Britannique, est expert en ce qui concerne le fait d’administrer le fragile vaccin à ARN messager. Drew Weissman, de l’Université de la Pennsylvanie, est lui aussi expert en ARN messager. Un jour, il a par hasard rencontré Katalin Karikó autour d’un photocopieur.

Bien des années se sont écoulées depuis cette heureuse rencontre. En 2021, M. Cullis, M. Weissman et Mme Karikó ont tous ensemble reçu le premier grand prix VinFuture, qui récompense les percées en recherche et, dans ce cas-ci, leur technologie à ARN messager qui a ouvert la voie à la création de vaccins efficaces contre la COVID-19.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Cette reconnaissance du milieu, surtout pour Mme Karikó, se faisait attendre depuis longtemps. L’histoire remonte à 1985, quand la scientifique a quitté sa Hongrie natale en raison du manque de financement pour ses recherches. Elle s’est établie aux États-Unis et s’est finalement jointe à l’Université de la Pennsylvanie. En 1995, après six ans de travail, l’Université l’a rétrogradée. Faute d’intérêt pour l’ARN, elle n’obtenait aucun financement et avait du mal à trouver des pairs qui partageaient ses convictions et croyances.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Elle travaillait là-dessus depuis des années, et à l’époque, il était très difficile d’obtenir du financement pour la recherche sur l’ARN. D’abord, parce que tout le monde croyait que l’ADN était bien plus prometteur et que l’ARN était une molécule trop fragile qui n’allait rien donner. Pourtant, il n’y avait pas eu beaucoup d’études de validation de principe sur le sujet. Et même si elle arrivait à obtenir des résultats concluants, elle avait beaucoup de mal à trouver du financement. Mais elle a poursuivi son travail, contre vents et marées. L’ARN était loin d’avoir la popularité qu’il a aujourd’hui. Maintenant, c’est le sujet de l’heure, mais à l’époque, on aurait dit qu’elle était la seule à y croire.

Animateur :

Alors que d’autres auraient jeté l’éponge, voyant s’éteindre la proverbiale flamme de Bunsen, Mme Karikó est restée déterminée à révéler le vaste potentiel thérapeutique de l’ARN messager.

Mme Blakney :

Durant toute sa carrière, ses travaux ont été sous-estimés. Aujourd’hui, on utilise ces nucléotides modifiés partout dans le domaine; c’est donc une réalisation immense, mais jusqu’à l’année dernière environ, Mme Karikó n’était pas vraiment reconnue. Maintenant, je vois qu’on lui décerne toutes sortes de prix et que le New York Times publie des articles à son sujet.

Ce que j’ai toujours admiré chez elle, c’est sa passion et sa détermination à faire avancer la recherche, même après s’être heurtée à un tel plafond, pour ensuite poursuivre ses travaux dans un contexte d’entreprise. Elle avait une véritable vision, et elle l’a concrétisée.

(Fin du morceau de musique)

(Début d’un morceau de musique)

Animateur :

Aujourd’hui, bon nombre de gens croient que Mme Karikó et ses collègues devraient recevoir un prix Nobel de chimie. Devant son succès actuel, il est difficile d’imaginer ce qu’elle a dû ressentir en étant rétrogradée et en devant composer à répétition avec le manque d’intérêt.

Mme Blakney :

Comme scientifique, on doit s’habituer à essuyer des échecs constamment. On s’entend généralement pour dire que le premier échec fait mal, parce qu’on en a une perception très négative : j’ai raté, je n’ai pas réussi à faire ce que je voulais faire.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Le nom de notre balado fait allusion à la quête d’une ampoule fonctionnelle (ou d’une pile, selon certains) par Thomas Edison. Il aurait dit quelque chose comme : « Je n'ai pas échoué. J'ai juste trouvé 10 000 façons de faire qui ne fonctionnaient pas. »

Si la citation exacte fait l’objet d’un débat, tous s’entendent sur une chose : Thomas Edison savait enchaîner les échecs avec brio.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

En sortant du doctorat, je maîtrisais très bien plusieurs aspects des biomatériaux et de l’administration de médicaments. Puis, je suis arrivée dans un laboratoire d’immunologie où j’en savais bien moins que chacun des étudiants qui travaillaient là… mais comme j’étais au postdoctorat, j’étais censée être plus « avancée » qu’eux. J’ai pour ainsi dire passé une année entière à approfondir mes connaissances en immunologie, à me renseigner sur l’ARN et à mettre sur pied tout un système. Comme j’étais la première personne de ce laboratoire à travailler sur les vaccins à ARN, j’avais beaucoup d’essais-erreurs à faire, sans aucun bagage dans le domaine. Pendant le doctorat, on atteint un pic de productivité où on peut multiplier les expériences facilement et où tout se met à très bien fonctionner. C’est là que j’étais rendue quand j’ai passé une année complète à faire de l’essai-erreur.

En science, quand on subit un échec, on atteint en fait partiellement son objectif. Car ce qu’on veut, c’est en savoir plus sur le système, non? Échouer est donc super important. Ce principe me plaît beaucoup; c’est une excellente façon de voir les choses à mon avis, car souvent, les expériences qui ratent sont celles qui nous en apprennent le plus. Je pense que les scientifiques doivent apprivoiser le fait qu’il faut tout simplement être résilient. Il faut s’y prendre à de nombreuses reprises pour obtenir un résultat concluant, ce qui demande un certain type de personnalité d’après moi.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

La résilience et la persévérance font aussi partie intégrante de la méthode scientifique, qui consiste à définir une question, faire une prédiction, recueillir des données, mener l’analyse, puis tirer une conclusion. Et à recommencer, encore et encore s’il le faut… parfois pendant des décennies. Voyons un exemple.

(Début d’un morceau de musique)

Animateur :

En 1910, le Canada a enregistré son premier cas de polio. En 1953, on avait près de 9000 cas, et toujours pas de traitement. C’est deux ans plus tard, en 1955, que le vaccin Salk a finalement apporté de l’espoir et du soulagement; mais il avait fallu 45 ans de recherche pour en arriver là!

Revenons à aujourd’hui. L’apparente vitesse à laquelle les vaccins contre la COVID-19 ont été créés a porté certaines personnes à remettre en question leur sécurité et leurs effets à long terme sur la santé. Elles se demandaient comment un remède produit et testé aussi rapidement pouvait être considéré comme sûr.

Le défi pour les milieux de la recherche et de la santé consistait donc à convaincre les gens que les vaccins, qui étaient en fait en élaboration depuis des décennies, étaient bel et bien sûrs, en dépit des effets secondaires. L’apathie associée à la diffusion de ces connaissances n’est pas passée inaperçue dans les communautés médicales et scientifiques.

(Fin du morceau de musique)

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Quand on y pense, avant janvier 2020, combien de scientifiques connaissaient l’existence des vaccins à ARN ou leur fonctionnement? Très peu, n’est-ce pas? Il y a un décalage entre l’état de la science et ce que le public en sait. Il est donc logique que, lorsqu’un nouveau vaccin à ARN est créé, approuvé et distribué, les gens se méfient en se disant qu’ils n’en ont jamais entendu parler. Bien sûr qu’ils sont sceptiques! Et je crois que ce scepticisme et ce qu’on appelle « la réticence à la vaccination », sont de très bonnes choses : on devrait en effet se poser des questions sur ce que l’on met dans son corps. C’est ce qu’on essaie toujours de nous convaincre de faire, non?

Là où le bât blesse, c’est qu’on n’est pas là pour informer la population, ou que les gens n’ont pas la culture scientifique nécessaire pour bien comprendre ou interpréter les données. À mon avis, c’est là que la vulgarisation et la sensibilisation doivent entrer en jeu, pour éviter que les scientifiques se retrouvent avec 20 ans d’avance sur le public.

Je crois que la science suscite plus que jamais l’intérêt et l’enthousiasme de la population. Il suffit de penser à tout ce que les gens ont appris sur les virus, les vaccins, l’immunologie et l’épidémiologie en général ces dernières années. Le simple fait qu’on mentionne maintenant le R0 dans les grands médias, c’est génial. Les gens commencent à comprendre ce genre de choses. Selon moi, quand on observe une remise en question et un décalage, c’est le signe qu’on a échoué sur le plan de la diffusion des connaissances.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Les Laboratoires Michael-Smith se décrivent comme un lieu où la recherche en biotechnologie et la sensibilisation convergent pour faire germer des idées novatrices qui améliorent le monde.

L’Organisation des Nations Unies veut elle aussi créer un monde meilleur. Son équipe Halo, qui réunit des scientifiques et des travailleuses et travailleurs de la santé bénévoles, se sert des médias sociaux « pour répondre aux préoccupations et à la désinformation concernant le vaccin de la COVID-19 ».

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Les gens veulent en savoir plus sur la science des vaccins à ARN, savoir comment on les fabrique et comprendre comment on mène une expérience. Il faut seulement faire preuve de créativité dans notre façon de le communiquer, vous ne pensez pas? En tant que scientifiques, nous faisons généralement connaître nos travaux et nos résultats dans notre milieu à l’aide de présentations et de publications. Dans un contexte professionnel, c’est très bien. Mais si on veut toucher la société en général, il faut trouver d’autres façons de faire. Les médias sociaux sont un bon outil pour ça, ou du moins, ils peuvent l’être. Il y a des avantages et des inconvénients, mais selon moi, il existe une foule de moyens originaux que nous pouvons utiliser, en tant que pédagogues, pour informer des personnes autres que nos étudiants et collègues à l’université.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Les jeunes adultes doivent composer avec un écosystème d’information extrêmement complexe où ils sont inévitablement exposés à du contenu antiscience.

En 2021, la Fondation canadienne pour l’innovation a commandité un sondage sur les jeunes et la science, lequel révélait que 71 pour cent des jeunes étaient vaccinés et que 67 pour cent croyaient fermement que la sécurité des vaccins était démontrée par la science. Ces résultats étaient réjouissants. Cependant, 73 pour cent des jeunes ont aussi dit suivre sur les réseaux sociaux au moins une influenceuse ou un influenceur ayant exprimé des opinions antiscientifiques.

L’ascendant des influenceuses et influenceurs représente donc un grand défi pour l’enseignement et la communication scientifiques : comment rejoindre efficacement les personnes qui n’ont ni les outils ni l’intérêt pour bien comprendre les questions de nature scientifique?

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Selon moi, on est encore au stade expérimental. Petite anecdote : durant la pandémie, j’ai été recrutée par l’équipe Halo, qui est née d’une collaboration entre l’Organisation des Nations Unies et le Projet de confiance dans les vaccins (Vaccine Confidence Project). Son but est d’amener les scientifiques et les cliniciennes et cliniciens qui travaillent sur la COVID-19 à tisser des liens avec la population générale, plus particulièrement sur TikTok. Donc voilà, un beau jour, j’ai reçu un appel impromptu sur mon téléphone de bureau, et j’étais convaincue que c’était une anarque. Mais non : l’ONU venait bel et bien de m’appeler pour me demander d’ouvrir un compte TikTok. J’ai fini par rencontrer l’équipe et prendre part au projet, et maintenant, il n’y a pas moins de 270 000 personnes qui me suivent sur cette plateforme.

(Fin du morceau de musique)

Animateur :

Mme Blakney cumule plus de 4 millions de visionnements sur son compte TikTok… et pour l’équipe Halo tout entière, c’est un total ahurissant de 272 millions! Quand Mme Blakney a appris que Dolly Parton avait contribué au financement du vaccin de Moderna…

(Début d’un morceau de musique)

… elle a enregistré une version de sa chanson « 9 to 5 » sur TikTok pour expliquer son travail.

 

(Paroles)

Tumble out of bed and stumble to the kitchen.

Pour myself a cup of ambition, yawn and stretch

and try to save some lives.

 

Jump to my lab coat. This job is not boring.

Working on vaccines. The world needs restoring.

Folks need me on the job from 9 to 5.

 

Vaccines 9 to 5, what a way to make a living.

Working 9 to 5 and still…

(Fin du morceau de musique)

Mme Blakney semble donc avoir raison lorsqu’elle dit que les gens ont envie d’apprendre.

(Début d’un morceau de musique)

Les données de visionnement de l’équipe Halo témoignent aussi d’une curiosité généralisée.

Mme Blakney :

Pour moi, la curiosité est vraiment le premier facteur de motivation. Et je crois que c’est le cas pour bien d’autres personnes des domaines de la recherche et de la science. Ce qui me stimule le plus, c’est tout simplement le fait d’avoir une idée et de pouvoir la tester pour voir ce qui se produit. On se demande toujours si une chose va fonctionner ou pas, et pour moi, c’est ce qui est le plus motivant en science : pouvoir mettre les théories à l’épreuve, voir si elles tiennent la route, apprendre.

Animateur :

Chaque personne a sa propre définition du succès.

(Fin du morceau de musique)

Pour certains, c’est la célébrité; pour d’autres, c’est la richesse. Il y a cette citation à l’origine floue, qu’on attribue parfois à Winston Churchill et parfois à Abraham Lincoln : « Le succès, c’est la capacité à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Eh bien, l’enthousiasme de Mme Blakney ne fait aucun doute, mais sa définition du succès est un peu différente.

(Début d’un morceau de musique)

Mme Blakney :

Je dirais que ma définition du succès, c’est de pouvoir atteindre mes objectifs, élever les autres en chemin et rendre le monde meilleur. Je sais que c’est plutôt vague, mais c’est comme ça que je le vois. Je suis tellement reconnaissante pour le poste que j’occupe actuellement. C’est vraiment formidable de pouvoir être professeure, avoir un labo, avoir toutes ces idées que je peux mettre à l’épreuve, découvrir ce qui fonctionne et potentiellement créer de nouveaux remèdes. C’est tout simplement incroyable d’être dans cette position.

Animateur :

Dans une récente publication de News and Star newspaper, the Cumberland News, on pouvait lire cette citation de Mme Blakney : « TikTok sert à stimuler la créativité et à répandre la joie… De manière générale, je crois que les gens viennent pour le divertissement, mais restent pour la science. »

Mme Blakney :

La contribution que j’aimerais apporter est tout simplement de rendre la technologie à ARN plus accessible pour tous, parce qu’elle change vraiment la donne de la médecine et peut aider tellement de personnes, pas seulement au Canada mais partout dans le monde.

(Fin du morceau de musique)

(Début d’un morceau de musique)

Animateur (conclusion) :

En 1985, Katalin Karikó est arrivée à Philadelphie avec sa famille et avec à peine plus de 1 000 dollars en poche (qu’il avait fallu cacher dans l’ourson en peluche de sa fille pour passer la frontière hongroise). Elle croyait fermement au pouvoir de l’ARN, et c’est ce qui lui a permis de traverser cette période de précarité et de multiples rejets à l’université. Sa curiosité et sa persévérance allaient, un jour, être payantes.

Un article du New York Times cite David Langer, son collègue, disant que « son génie était sa volonté d’accepter l’échec et de persévérer ».

Aujourd’hui, elle est vice-présidente principale à BioNTech, une entreprise à la fine pointe de la science de la vaccination.

Mme Blakney, grande vedette scientifique sur TikTok, croit comme Mme Karikó au pouvoir et au potentiel des vaccins à ARN. Elle veut diffuser ce qu’elle sait et répandre sa joie de la découverte.

Elle voit les médias sociaux comme un pont entre ceux qui savent et ceux qui veulent savoir.

Il est d’ailleurs encourageant de constater que, dans le sondage sur les jeunes et la science de la FCI, 70 pour cent des personnes sondées estiment que la science est une source fiable étant donné qu’elle est fondée sur des faits et non des opinions.

Laissons-nous sur les mots de Thomas J. Watson, l’industriel américain qui a fait d’International Business Machines, soit IBM, un géant de la technologie. Un jour, quelqu’un lui a demandé quelle était sa recette du succès. Voici ce qu’il a répondu :

« Vous voulez que je vous donne une formule pour réussir? C’est tout simple, en fait : doublez votre taux d’échec. Vous pensez que l’échec est l’ennemi du succès, mais c’est tout le contraire. On peut se laisser décourager par l’échec ou on peut en tirer des leçons. Alors, allez-y, faites des erreurs. Faites-en autant que possible. Parce que c’est là que vous trouverez le succès. »

(La musique s’estompe)

Le balado 10,000 Ways est produit dans les studios de la Fondation canadienne pour l’innovation.

La FCI est un organisme à but non lucratif qui investit dans l’infrastructure de recherche des universités, des collèges, des hôpitaux de recherche et des établissements de recherche à but non lucratif du Canada.

En 2022, la FCI fête son 25e anniversaire. En 25 ans, elle a versé plus de 9 milliards de dollars pour financer plus de 11 000 projets.

Si vous voulez en savoir plus sur la FCI, rendez-vous à innovation point c. a.

Ici Greg Pilsworth. Merci d’avoir été à l’écoute. À la prochaine!

Voulez-vous en apprendre davantage sur Anna Blakney?

Biographie d’Anna Blakney (en anglais seulement)
Laboratoires Michael Smith (en anglais seulement)
Compte TikTok d’Anna Blakney (en anglais seulement)

 

Voulez-vous en apprendre davantage sur l’équipe Halo?
Visitez le site Web de l’équipe Halo

 

Cherchez-vous à en savoir plus sur le parcours de Katalin Karikó?
The New York Times’ The Daily (balado en anglais seulement)

 

Cherchez-vous à en savoir plus sur le parcours du « parrain de l’ARN » Pieter Cullis, qui a reçu du financement de la FCI ?
Biographie de Pieter Cullis (en anglais seulement)
Article paru dans Saanich News à propos d’Anna, Pieter et TikTok (en anglais seulement)
Voulez-vous en apprendre davantage sur les prix VinFuture?
Pieter Cullis et ses collègues remportent le premier prix mondial science et technologie de VinFuture (article en anglais seulement)

 

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