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Dépasser la peur du virus, surtout lorsqu’elle est bien « encrée »

Des chercheurs et chercheuses montréalais étudient comment mettre au point des encres contenant des nanoparticules antipathogènes pour accroître l’innocuité des surfaces imprimées
Par
Colleen Seto
Établissement(s)
Collège Ahuntsic
Province(s)
Québec
Sujet(s)
Matériaux
Bandes de papier imprimées aux couleurs CMJN

Compte tenu de tout ce que nous touchons chaque jour, à commencer par notre propre visage, la possibilité de contracter la COVID-19 par le toucher présente un risque réel pour la santé.

Pour lutter contre cette transmission, une équipe de recherche multidisciplinaire du Collège Ahuntsic et de l’Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité (ICI) de Montréal met au point des encres antipathogènes qui rendront les surfaces imprimées plus sûres.

Pour comprendre comment mettre en œuvre ces encres antipathogènes sur le marché de masse, on a besoin de la recherche

« Nous voulons trouver un moyen d’aider le secteur de l’imprimerie à prévenir la propagation de virus sur les emballages, ainsi que la contamination dans la chaîne d’approvisionnement », indique Chloé Bois, directrice générale de l’ICI et titulaire de la Chaire de recherche industrielle dans les collèges du CRSNG en fabrication d’imprimés fonctionnels.

« Nous voulons intégrer des nanoparticules dans des encres qui peuvent être utilisées sur n’importe quelle surface imprimable. » Les nanoparticules ont un potentiel très élevé pour limiter la croissance de virus ou de bactéries, ce qui rendrait toute surface imprimée moins sujette à la transmission.

Bien que l’équipe ait déjà démontré que ce type d’application fonctionne sur des encres, elle a besoin d’équipement spécialisé pour créer et tester la bonne formule, en toute sécurité et en quantité suffisante, pour une utilisation industrielle.

« Notre produit doit protéger autant les personnes qui travaillent dans les usines que la clientèle. »

Grâce à de nouveaux fonds de la FCI, l’ICI peut acquérir la hotte spécialisée dont il a besoin pour mettre au point une application de masse.

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Il s’agit d’une tâche gigantesque compte tenu du nombre de types de surfaces utilisées dans l’emballage : métallique, plastique, cartonné, en verre, etc.

Il est également essentiel que l’encre n’interfère pas avec la marque d’un produit ou d’autres informations qui doivent figurer sur l’emballage, notamment en matière de sécurité. De plus, la solution doit être économique pour qu’elle soit facile à adopter et à utiliser.

« Notre produit doit protéger autant les personnes qui travaillent dans les usines que la clientèle, et pouvoir s’adapter à n’importe quelle application, précise madame Bois. Cette invention a un potentiel énorme d’améliorer les choses dans un avenir rapproché, et en prévision d’une autre épidémie. »